Bruno Mendonça, joueur de mots, lanceur de boomerangs, souffleur de poèmes et détourneur d’échecs, est souvent présenté comme l’artiste le plus jeune de l’Ecole de Nice, ce mouvement artistique initié par Yves Klein, Martial Raysse, Arman, rejoints par César, et plus tard Ben...
Mais quand on le croit ici, Mendonça, voyageur de l’art, s’élance déjà vers d’autres territoires, performances, installations, hyperréalisme, frôlant parfois les frontières de l’Oulipo lorsqu’il fait rendre gorge à la langue, investissant le monde des bibliothèques lorsqu’il s’empare de dictionnaires pour en bâtir son igloo multimédia, confectionnant des alphabets inconnus mis au jour dans les strates de son monde imaginaire. Et tandis que la plupart des artistes tentent de livrer leur lecture du Monde, Bruno Mendonça nous en donne au contraire une malicieuse cryptographie. Entremêlant les séquences documentaires saisies sur le vif tout au long d’une dizaine d’années avec une visite rêvée dans un mystérieux dédale à la rougeur de brique, ce film tente de cerner l’artiste insaisissable.